À fleur de peau

Choisir le nom de son bébé, ça pourrait se comparer à une valse entre deux personnes qui tentent de négocier pour savoir de quel côté s’en aller… Chacun a une petite idée en tête de ce qu’il aime, mais aussi de ce qu’il n’aime pas que l’autre aime, vous me suivez ? Un aime les vieux noms, l’autre aime les noms composés, l’un aime les petits nom courts, l’autre avec une tonalité anglophone… Autant de possibilités que de chances de se pogner parce que lorsque l’on adore un nom et qu’il sonne parfait dans notre tête, mais que l’autre ne l’aime pas, ça devient un méga casse-tête pour le convaincre ou pour lui donner la chance de trouver mieux et de refaire scintiller les étoiles dans nos yeux …

MAIS, une fois que les deux valseurs se sont entendus… Là, c’est le village, la communauté, la famille, les amis qui viennent mettre leur grain de sel… C’était déjà difficile à deux puisqu’il y avait une quantité immense de contraintes du genre :

1. Ben non, il y a en a ben trop ! Pu capable d’entendre c’te nom-là !
2. Oh mais là la fille d’une telle s’appelle déjà comme ça, elle va être fâchée! »                             »Mais chérie, on l’a pas vu depuis 5 ans ! »                                                                                           »Ben là c’est mon amie Facebook, ça ne se fait pas ! »
3. C’est un peu intense comme nom, je ne voudrais surtout pas finir dans la liste des pires noms des Z’imparfaites c’t’année !
4. Oh non, j’en connais un, le p’tit de l’autre… C’est tellement le fils de Satan, je ne peux juste pas ! D’un coup qu’il serait pareil !
5. Ben là, t’es sérieux ? C’est le nom de mon ex !!
6. Ishhhh ça rime ben trop avec ______ (ajouter ici un mot gênant genre pénis, vulve, noune, aisselle)
7. Le chien de ma tante qui est mort s’appelait de même, no way !
8. J’en avais un dans ma classe, je n’étais pas capable de le sentir ! 

À ça, bien maintenant on ajoute le mot de la communauté :

1. Oh c’est spécial…
2. Hahahaha ! (silence malaisant) Oh, pour vrai ? (bruits de criquets)
3. Ben là, c’était le nom de mon grand-père ! (Ben oui on aime les vieux noms…)
4. Ça ne vous tente pas quelque chose de plus court ?
5. Ah, on va surement s’habituer…
6. Vous aimez tout le temps ça les affaires originales vous autres hein ? Ça ne vous tente pas quelque chose de simple comme Julie, Steve, Jonathan, Andréanne ? Y’en a plein de beaux noms maintenant !

La vérité, c’est que oui donner un prénom à un enfant c’est une grande responsabilité, mais je trouve qu’un nom ça part d’une histoire, d’une étincelle, d’un coup de coeur, d’une personne que vous avez peut-être croisée et qui vous avait marqué pour toujours… Oui, je suis d’accord, il y a des noms stupides ou dénigrants comme le fameux Spatule, le Clitorine ou le Innocent (oui, oui, calvaire c’est arrivé), mais il y a des gens stupides qui fabriquent des enfants… C’est la vie… Mais si vous choisissez un nom parce que vous l’aimez profondément et que vous croyez que c’est celui-ci le meilleur pour votre enfant, faites-vous confiance.

Ici nous avons fait un meeting de famille pour nous deux et les enfants avec une liste de noms et nous avons sélectionné nos préférés. Une fois terminé, c’était automatique, toute la famille était amoureuse des noms pour bébé-neuf, ça sonnait bien de la bouche de nous 4 et c’est ça qui comptait le plus… Mais le conseil de famille du nom s’est arrêté après nous 4. Point final. C’est là qu’il faut que tu sortes de ta poche ta confiance en toi parce que tout le monde a son mot à dire : TOUT LE MONDE ! Pis ça, c’est comme dans toute ! Vous êtes le moindrement exotiques ? Les plus neutres vous trouveront trop «fancés» en vous disant que votre enfant va se faire niaiser ! Vous êtes le moindrement neutre, les exotiques vous trouverons plates comme la pluie en vous disant qu’il en pleut des noms comme le vôtre et qu’il y en aura 4 comme lui dans sa classe… Mais qui sait, serez-vous avant-gardiste et sans le savoir serez-vous en train de lancer la prochaine lignée de Sylvain, de Sylvie, de Julie ou de Sophie ? Il y a ben eu une première personne qui s’est fait regarder croche en nommant sa fille Sylvie la première ! Demandez maintenant à Sylvie si elle se sent exotique et originale lorsqu’elle écrit son nom ?

Au bout du compte, un nom, c’est un nom et l’important c’est qu’il soit prononcé avec le plus d’amour dans la voix pour se rendre aux oreilles de l’enfant parce que même votre nom préféré, s’il est dit entre deux sacres et une claque en arrière de la tête ne vibrera pas de la même façon que le nom que vous détestez le plus chuchotté entre un Je t’aime et un calin avant le dodo… C’est là où se trouve toute la différence et au fond il y a juste ça qui compte…

P.S Ici nous attendons pour  savoir si c’est un petit Léon ou une petite Amandine qui se cache dans mon bedon… J’ai si hâte de pouvoir le-la bercer en lui murmurant son nom d’amour… Tu peux haïr ça ou détester mais nous avons fait nos choix à 4 tsé ;)….

 

 

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Je suis rendue un peu sur la pointe des pieds sur le genre des bébés. Parce que, avouons-le, c’est devenu une tâche ardue de deviner si un poupon dans sa coquille est un petit garçon ou une petite fille… PIS C’EST UNE MAUSUS DE BONNE NOUVELLE… 

Un bébé naissant, même un bébé de plusieurs mois n’a pas vraiment de sexe, on s’entend là-dessus ? Genre tu me donnes une photo de 6 bébés en bédaine et en couche avec à peu près la même longueur de cheveux et tu me dis : «C’est maintenant le moment de miser, prenez votre crayon et identifiez le sexe de chaque bébé. Si vous réussissez, vous gagnez un million de dollars, si vous échouez, c’est la mort et vous serez jetée aux crocodiles qui vous détruiront en maximum deux bouchées ! ». Well, je te jure, je reste dans la classe moyenne financière et je n’ose pas même une seconde participer… C’est juste impossible, surtout pas dans la période de cheveux en forme de trailer avec un simili-beigne chauve… Période que je trouve tellement cute juste en passant ! 

Mon seul problème est ici : C’est quand un adulte se trompe et que la maman se frustre ou la regarde comme si elle venait de tuer un être humain à mains nues sur la place publique. Ça vous est déjà arrivé ? Vous dites un «Elle est tellement belle» et le regard meurtrier de la maman vous regarde en disant : «C’ESTTTTT UN GARRRRÇONNNN». C’est à ce moment-là que je me cherche une pelle pour me creuser un trou et fuir en douce cet endroit trop petit pour deux femmes en même temps… 

Pour vrai là, j’avais une chance sur deux de me tromper… C’est un 50% de marge d’erreur. C’est BEAUCOUP 50% de marge d’erreur, c’est peu de chance de réussite, il ne faudrait surtout pas en faire tout un plat dans le sens que c’est juste tellement pas grave et qu’il y a tellement pire dans la vie… 

C’est poche mais c’est la société qui a choisi un courant de couleur pour garçon et un autre pour les filles… Moi j’aime notre génération qui aime sortir du cadre, qui veut que le courant valse et que l’ouverture d’esprit prime ! J’aime quand une maman met le pyjama rose de la première à son petit bonhomme par principe que ce n’est pas vrai qu’il faille acheter une nouvelle garde-robe pour un deuxième bébé juste parce que le sexe est différent. Je trouve ça tellement beau de ne pas céder à ce système-là… J’aime aussi voir du bleu sur les bébés filles parce que c’est tellement cute du turquoise… Mais je trouve qu’il faut avoir autant d’ouverture d’esprit à voir une madame de 70 ans se tromper qu’à vouloir changer le courant. 

Le crème est tendance, il est neutre, neutre, neutre, il n’y a comme pas plus neutre… Eh bien, assumons sa neutralité et acceptons aussi que la question : «Est-ce que c’est un petit garçon ou une petite fille ?» se pose. D’ici là, si jamais vous n’osez pas vous prononcer ou poser la question à la maman deux choix s’offrent à vous… : 

1- Awwwww tropppppp cuuuuteeeeeee !

ou 

2- Ohhhh le beau bébé ! 

J’aime l’option 1, aussi neutre qu’un pyjama crème et douce comme le miel. Mais soyons logiques, se »tromper » ne devrait pas constituer une erreur monumentale et s’insurger devant la dite »erreur » ne devrait pas être une option. Bébé est couvert de bleu et une dame vous demande si c’est une petite fille ? Dites-vous que la société avance et que les stéréotypes s’évaporent tranquillement… C’est une bonne chose au fond… Dites simplement qu’il s’appelle Léo, Édouard ou Bastien et si elle se sent mal regardez là dans les yeux pour faire dissiper le malaise en lui disant avec le sourire qu’elle avait 50 pourcent de chance de se tromper… Parce qu’avouons-le, à mettre des gants blancs partout on finit par s’aseptiser et ça ben, ça ne crée pas une société haute en couleurs, ça crée une société crème et le neutre ben moi je trouve que c’est juste cute en déco et sur un pyjamas de bébé qui sent bon… 

 

Il fut un temps où, à la fin de ma journée de travail, je me demandais comment ça se faisait que ma blonde, en congé de maternité, n’avait pas eu le temps de faire la vaisselle. Pourquoi, après avoir sué dans un poteau de téléphone toute la journée, je devais prendre un linge à vaisselle pour l’aider alors qu’elle était en « congé »? Je ne comprenais pas parce que ma mère, au début des années 90, avait décidé d’être une femme à la maison, et quand je revenais de l’école, le lavage était fait, les planchers étaient clean, la vaisselle était propre. Je pense que je sous-estimais la charge de travail des femmes au foyer. En fait, je sous-estimais tellement ma blonde que je croyais que c’était moi qui lui rendais service en faisant sa vaisselle.

Un jour, ma femme et moi avons eu une discussion assez animée à ce sujet. Elle m’a « subtilement » expliqué que ça ne pouvait pas continuer comme ça; que notre façon de fonctionner était peut-être à revoir. Elle m’a fait comprendre que la seule différence entre mon travail et son « congé », c’était que moi, je sortais de la maison pour aller travailler.

Je ne réalisais pas que de s’occuper d’un enfant qui est éveillé la nuit et dort le jour, qui fait des coliques et ses dents, tout en ayant la to-do liste folle qu’elle m’a énumérée, pouvait être trop. Il y a plein de tâches à faire que je ne voyais pas parce qu’elle les faisait toujours sans ronchonner, GENRE : décrotter de fond en comble la chaise-haute alors que moi je pensais qu’elle était propre parce qu’elle était auto-nettoyante… Elle m’a montré les petites craques sur l’engin et, j’avoue, ça semble aussi périlleux qu’une mission sur Mars! Oh oui, parfois après 4 nuits par semaine debout, elle faisait une sieste de 15 minutes sur le divan quand le p’tit finissait par s’endormir, mais là, c’est sûr que la loi de Murphy à marde décidait de venir s’en mêler! Je ne sais pas qui est ce monsieur là, mais j’aimerais pas ça avoir le mot « marde » dans mon nom de famille. Dans ma tête, à 17 h, à mon retour, mon niveau d’énergie était à zéro, mais le sien était supposé être à genre 7.5/10.

Un soir, j’ai dit (ne me tuez pas, s.v.p) : « J’ai fait la vaisselle… » Elle était à boute, fatiguée, épuisée et elle a répondu : « Ok ? » J’ai dit : « Tu ne me dis pas merci ? », et là, d’un coup, elle a sauté une coche, la  coche la plus profitable pour notre famille… Voici un résumé de son monologue. Ça fait 4 ans et je m’en souviens encore…

« Sais-tu il y a combien de repas dans une année ? 1095! Il y a 1095 repas dans une année… Fais le calcul, ça fait 1095 chances de faire la vaisselle… Est-ce que tu me dis merci toutes les fois ? Est-ce qu’il y a une équipe de pompom girls qui me chante une toune avec un M, un E, un R, un C et un I? NON ! Y’a personne qui m’applaudit, m’envoie une carte, un clown chantant, une parade, qui me pitche des fleurs ou qui me parle pendant 6 mois de LA fois où j’ai fait la &(*&#$@*(& de vaisselle. Personne! Parce que personne enverrait 1095 bouquets de fleurs même si c’est vraiment fin de laver un restant de sauce à spag dans une assiette! Tu n’as pas ramené quelqu’un à la vie, tu as juste fait la vaisselle!!! »

Et elle s’est mise à pleurer… Elle avait tellement de pression pour tout faire parfaitement : avoir les fenêtres propres comme celles de sa mère, avoir les plancher qui brillent comme ceux de sa grand-mère tout en berçant son bébé qui pleure en sachant très bien que tout le monde doit manger bientôt et en tentant de tout faire pour que le plus vieux soit bien, même s’il n’avait pas autant d’attention qu’avant… J’ai catché que c’était plus intense que je ne l’avais imaginé.
C’est il y a quatre ans, et c’est la semaine où j’ai décidé de m’impliquer au quotidien pour l’aider. Pas parce qu’elle n’était pas à la hauteur, mais plutôt pour avoir une meilleure qualité de vie lorsque, dans quelques mois, elle retournerait au travail. J’ai appris comment une laveuse marche, comment séparer le linge… J’avais 28 ans et je me rendais compte qu’il y avait beaucoup de choses que je ne savais pas faire quant à l’entretien d’une maison. J’ai commencé à poser des questions du genre : « Ça, tu laves ça avec quoi? », « Veux-tu que je lave le bain? », puis tranquillement, j’ai équilibré nos tâches. De son côté, elle a dû apprendre à lâcher prise sur le fait que même si les bobettes pis les serviettes ne sont pas pliées à l’équerre, elles font quand même leur job à tous les jours en couvrant ce qu’elles ont à couvrir.

On est devenu une équipe qui s’aide et non deux individus qui se rendent des services et, étrangement, les mercis sont devenus tellement plus naturels. On s’est mis, sans s’en rendre compte, à dire : « Eille, merci pour la vaisselle! », parce qu’on apprécie quand l’autre aide depuis que c’est devenu plus égal. Ce n’est pas une affaire d’homme rose ou d’être plus bon qu’un autre, c’est juste parce qu’au fond, en 2016, tout le monde peut mettre la main à la pâte pour que la vie de famille soit plus facile et tellement plus agréable…

**J’ai écrit ce texte l’été dernier… Puis, nous avons appris que Hertel faisait une campagne vraiment hot ayant pour nom : #ToutEstBeauAvecPapa . Nous avons donc, l’instant d’un billet, voulu nous associer à l’entreprise puisque très peu le font d’une façon aussi intelligente et accessible… Ce sont des papas comme moi qui se retrouvent dans cette vidéo, ils ne veulent pas de médaille, mais plutôt dire que d’aider la famille dans l’entretien de la maison, c’est devenu normal. La pub dit en gros qu’aucune publicité d’entretien ménager ne montre le papa… Eh bien, je trouve l’idée de Hertel vraiment brillante. Briser des stéréotypes de cette façon, c’est vraiment trop hot! Je vous invite à la regarder si ce n’est pas déjà fait, c’est vraiment bien réalisé ! : https://www.facebook.com/Hertel/videos/1074890119230704/

Surprise : Nous avons deux calendriers à faire tirer et nous aimerions vraiment beaucoup que vous nous parliez des tâches que vos chums font à la maison… Que ce soit pour gagner un calendrier ou pour faire un thumbs up à celui-ci sur notre page Facebook. Pis comme Justin Trudeau dirait : « It’s 2016 » ! Venez nous en parler sur notre page juste ICI